Les commissaires
Marion Buller
COMMISSAIRE EN CHEF
« Bon nombre des vérités que j’ai entendues des familles et des survivantes m’ont profondément touchée et m’ont fait pleurer. En même temps, le courage et la résilience de toutes les familles et survivantes m’ont inspiré et m’ont donné l’espoir d’un changement réel au sein de nos communautés. Depuis, de nombreuses personnes et familles m’ont confié avoir apporté des changements positifs et sains dans leur vie après avoir partagé leur vérité propre avec nous. Je les remercie du fond du cœur.
Alors que nous commençons la rédaction de notre rapport final, je garde à l’esprit les recommandations formulées par les familles et les survivantes, qui sont les véritables experts de ce qui doit changer. »
La commissaire en chef Buller est crie et membre de la Première nation Mistawasis en Saskatchewan. En 1994, la commissaire en chef Buller a été la première femme autochtone nommée juge de la Cour provinciale en Colombie-Britannique. Elle a pris sa retraite en tant que juge en 2016. Avant sa nomination à la Cour provinciale, Mme Buller a travaillé comme avocate spécialisée en droit civil et pénal. Elle a été l’avocate de la Commission pour l’Enquête judiciaire Caribou-Chilcotin. Mme Buller a travaillé à titre de présidente et de directrice de l’Association du Barreau autochtone du Canada, de la Commission de police de la Colombie-Britannique, de la Law Courts Education Society et de la Law Foundation de la Colombie-Britannique.
Lors de sa carrière, Mme Buller a souvent pris la parole et a beaucoup écrit sur les questions et droits autochtones. En 2006, elle a joué un grand rôle dans la mise sur pied des tribunaux des Premières Nations en Colombie-Britannique.
La commissaire en chef Buller a obtenu son baccalauréat et son diplôme en droit de l’Université de Victoria.
Michèle Audette
COMMISSAIRE
« Pour moi, cette commission d’enquête nationale est un rendez-vous avec l’histoire, après 500 ans de colonisation. Il s’agit d’une première occasion pancanadienne de rassembler, de comprendre et de développer la connaissance sur la violence persistante envers les femmes et filles autochtones. Si cet aspect est déterminant, il est indissociable d’une diffusion très large de cette connaissance à tous les citoyens de ce pays. Puis, que chaque citoyen accepte et fasse sienne la responsabilité d’éliminer la violence faite aux femmes autochtones.
Chaque survivante, chaque famille, chaque communauté qui a souffert de la violence, à tous les niveaux de gravité, doit pouvoir guérir et aller de l’avant.
Quand la société canadienne crée des systèmes, que la violence s’y infiltre, puis que ces systèmes contribuent significativement à rendre vulnérables les citoyennes autochtones de ce pays, alors nous échappons tous à nos devoirs.
J’ai foi en une société canadienne et dans les sociétés autochtones où personne n’est laissé pour compte et vulnérable. Cela a toujours guidé mes actions et les guidera pour toujours. »
Née d’un père québécois et d’une mère innue, la commissaire Audette a grandi dans un milieu engagé au confluent de deux belles cultures dont elle est la fière représentante.
La commissaire Audette a été propulsée très jeune en politique d’abord comme présidente de l’Association des femmes autochtones du Québec puis comme sous-ministre associée à la condition féminine au gouvernement du Québec.
Madame Audette a par la suite fait le saut sur la scène nationale en présidant l’Association des femmes autochtones du Canada. Son travail incessant a contribué à faire avancer la cause des femmes et des familles. L’École nationale d’administration publique a récemment fait appel à ses compétences en vue de planifier la création d’un programme innovateur en matière de politiques publiques autochtones.
Brian Eyolfson
COMMISSAIRE
Le commissaire Eyolfson est titulaire d’un baccalauréat ès sciences en psychologie et d’un baccalauréat en droit de l’Université Queen’s, ainsi que d’une maîtrise en droit avec spécialisation en droit administratif de la Faculté de droit Osgoode Hall. Il a été admis au Barreau de l’Ontario en 1994.
Avant d’être nommé commissaire, le commissaire Eyolfson était directeur adjoint par intérim à la Direction générale des services juridiques, au ministère des Relations avec les Autochtones et de la Réconciliation de l’Ontario. Il a aussi occupé le poste de vice-président du Tribunal des droits de la personne de l’Ontario, où, de 2007 à 2016, il a pris des décisions concernant des requêtes pour atteinte aux droits de la personne et a offert des services de médiation à l’égard de telles requêtes. Il a aussi été avocat interne principal des Aboriginal Legal Services of Toronto, où il exerçait le droit dans le domaine des droits de la personne, du droit relatif aux Autochtones et du droit administratif devant diverses instances. Il a représenté les Aboriginal Legal Services of Toronto dans le cadre de la Commission d’Enquête sur Ipperwash, et il aussi été avocat-conseil auprès de la Commission ontarienne des droits de la personne.
Monsieur Eyolfson a été membre et coprésident de Rotiio> taties, un groupe consultatif autochtone du Barreau du Haut-Canada. Il a occupé le poste de rédacteur en chef de la Revue des lois et des politiques sociales, et il a enseigné le droit et la pratique en matière de droits de la personne dans des cliniques juridiques communautaires en Ontario. Le commissaire Eyolfson est membre de la Première Nation de Couchiching.
Qajaq Robinson
COMMISSAIRE
« En rencontrant des familles et des survivantes de partout au pays et en écoutant leur histoire, j’ai pu prendre toute la mesure des effets dévastateurs du sexisme, du racisme et du colonialisme. J’ai compris, à chaque vérité partagée par les familles et les survivantes, le véritable sens des mots force, résilience, courage, compassion, honnêteté et intégrité. Toutes les communautés qui nous ont accueillis m’ont démontré la façon dont leurs lois, les liens qui les unissent, leur culture et leur spiritualité permettent l’expression de la vérité et montrent la voie à suivre pour mettre fin à la tragédie des FFADA ainsi qu’à la violence faite aux femmes, aux filles, aux personnes autochtones bispirituelles et de diverses identités de genre. Les familles, les survivantes et les groupes communautaires sont les véritables experts. C’est avec une grande humilité que je remercie tous ceux qui m’ont accueillie dans leurs communautés et qui m’ont confié leur vérité propre. »
La commissaire Robinson est diplômée du Programme de droit Akitsiraq, un partenariat entre l’Université de Victoria et le Collège de l’Arctique du Nunavut. Madame Robinson est née à Iqaluit et a grandi à Igloolik. Elle est une grande défenderesse du Nord. De plus, elle parle couramment l’inuktitut et l’anglais. Elle a été stagiaire à Maliiganik Tukisiiniakvik, a servi de greffière auprès de juges de la Cour de justice du Nunavut sous la juge en chef de l’époque, Beverley Browne, et est ensuite devenue procureure de la Couronne; elle a travaillé dans les divers tribunaux du Nunavut pendant quatre ans.
Avant sa nomination, Mme Robinson était associée au cabinet Borden Ladner Gervais LLP, à Ottawa (Ontario), où elle faisait partie de l’équipe Nord, une équipe multidisciplinaire de 70 avocats réalisant un travail diversifié pour les communautés des régions nordiques des provinces et territoires. Elle a travaillé sur une très vaste gamme d’enjeux touchant les droits des Autochtones. Récemment, Mme Robinson a travaillé comme conseillère juridique au sein du Tribunal des revendications particulières, ce qui lui a permis de voyager dans diverses communautés des Premières Nations partout au Canada. En outre, Mme Robinson était membre du conseil d’administration de Tungasuvvingat Inuit, une organisation sans but lucratif dont les efforts sont consacrés à offrir des programmes culturels et de bien-être aux Inuits à Ottawa.