Alliance pour l’éducation du Traité no 4
Rassemblement communautaire, partie 1
Nous avons formé un groupe de femmes dans le cadre d’une cérémonie. Celles-ci ont posé de nombreuses questions en lien avec la violence envers les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. Au fil des discussions, des souvenirs et des moments de tristesse, la question suivante est ressortie : comment pouvons-nous, en tant que femmes prenant soin d’autres femmes, contribuer à rétablir l’unité, revitaliser les enseignements tribaux que chaque personne peut utiliser pour assurer la sécurité des enfants et enseigner de manière significative les compétences favorisant une vie saine. Nous avons décidé d’entreprendre un voyage vers le nord pour nous rendre dans un camp culturel et recevoir une formation de doula à Sturgeon Lake en Saskatchewan. Tout ce que nous avons appris et partagé là-bas a eu un effet réellement guérisseur et stimulant pour nous toutes. La manière dont nous avons toutes perdu une personne proche nécessite une guérison profonde et de nombreuses cérémonies ainsi que des efforts en vue d’assurer un avenir meilleur à tous les enfants.
Nous avons partagé la tristesse de nos femmes et leur avons rendu hommage en organisant la fête commémorative de clôture du camp. Les participantes provenaient des communautés de Sturgeon Lake, de Muskwachis, de Wahpeton, de Thunderchild, du Minnesota, de Whitefish, de Whitebear, de Pheasant Rump, de Carry the Kettle, de Piapot, de Kahkewistahaw, de Wood Mountain et certains participants métis provenaient de Lebret et du Manitoba. Le rassemblement réunissait les représentantes des territoires visés par les Traités nos 4 et 6 et visait à reconnaître notre deuil d’une saine manière.
La formation de doula étant accréditée, les participantes ont reçu un certificat de Dona Doula Training du Minnesota, qui est reconnu au Canada. Les enseignements ont renouvelé l’acte consistant à naître et à donner la vie et ont affirmé que celui-ci est sacré. Toute vie est sacrée et grâce à ces enseignements, nous sommes plus conscientes de la façon dont les enfants sont élevés. Il y avait des sueries et des cérémonies, et des guérisseurs étaient présents pour aider les femmes à vivre leur deuil et rebâtir leur confiance. Les femmes qui sont autonomes prennent soin les unes des autres, s’occupent d’elles-mêmes et apportent du positivisme dans nos parcours déjà semés d’embûches, ce qui peut les conduire à adopter des styles de vie destructeurs. Toutes les femmes présentes on appris des enseignements précieux qu’elles porteront et se transmettront entre elles. Nous allons revitaliser notre cercle sacré de la vie par l’entremise d’un modèle d’enseignement, de partage et d’apprentissage concret et traditionnel.
Le rassemblement a réveillé l’esprit d’autonomisation, celui des femmes qui soutiennent les autres femmes dans un environnement culturel sécuritaire. Les femmes sont reparties avec un but et l’intention de se guérir elles-mêmes et d’adopter un mode de vie sain pour leur famille et éventuellement pour leur communauté. Nous nous souviendrons de nos proches qui sont parties et nous les honorerons, mais nous honorerons également nos dons de la vie, nos enfants.
Nous avons décidé que les femmes ont besoin d’avoir leurs propres cérémonies et d’apprendre des Aînés. Une communauté a déjà consacré un espace sacré où les femmes peuvent se réunir pour des cérémonies et des rassemblements. Nous avons prévu de parler avec les Grands-mères et de revitaliser nos cérémonies soulignant par exemple le passage à l’âge adulte, la naissance, l’attribution du nom et les chants, qui appartiennent à chaque Première Nation et à chaque famille.